Je t'aime, moi non plus.

« Boule ? » (alors, autant je vous parle de lui en tant que Pou, autant dans notre intimité intime à nous c’est boule, et aucun rapport avec la moindre partie de son anatomie, hein, c’est juste un truc entre nous…) bref, ce soir au retour de mon amoureux à la maison, alors que j’avais juste eu le temps de mon côté de rentrer, aérer le salon, vider le lave vaisselle, ranger son assiette sale du midi et enfiler ma plus belle robe d’intérieur, je me jette dans ses bras pour lui voler le bisou du « bienvenue à la casa » (qu’est ce tu fais ? j’ai mon ordi et mon sac à la main, laisse moi au moins arriver…pfff).

Pas échaudée pour un sou, il m’en faut un peu plus, je le laisse se délester de ses sacs, poser sa veste, ôter ses chaussures (ouais, je suis toujours souriante et patiente) et entrer dans le salon (je vous rappelle que moi, je suis toujours dans l’entrée, le regard amoureux)…je le suis donc dans le salon et …attends qu’il ait fini de caresser son chat et de lui poser des questions sur sa journée (juré, craché, rrrrpffft). Et là, il se tourne (vers son ordi  je crois, mais je me trouve dans son champs de vision, la chance !) et me fait un gros bisou « coucou, alors c’était pas trop dur ta reprise ? » rhhhhoooo, il s’est souvenu que je reprenais aujourd’hui, il est trop fort mon namoureux… « mouais, ça fait chier mais bon, toutes les bonnes choses ont une fin, et toi ? » « …. » « et toi ? » « Hein ? quoi ah pardon, je crois que le wifi ne fonctionne pas bien. Quoi moi ? »

Bon, là, je me rappelle que je suis patiente et amoureuse, mais qu’il ne faut pas pousser mémé… « nan rien c’est bon. Ben tiens, si le wifi ne fonctionne pas, tu viens t’assoir avec moi sur la canap on fait un petit câlin du soir espoir (voix langoureuse, yeux de braise et aura de vice) » « ben dans 5minutes : ça remarche, je vais lire les nouvelles ». Mouais, alors  là, j’ai oublié que je suis patiente, y’a plus que l’amour (et c’est bien connu, l’amour: ça fait pas tout) et j’ai bien l’image de mémé le cul dans les orties, mais je lui laisse une dernière chance le bougre, celle là c’est le super banco, tu passes ou tu trépasses «  Eyh boule, sinon, tu m’aimes ? » (yeux de chatte et battements de cils)

« Ben ouais »….Ben ouais ??? Ben ouais ??? Mais oh, tu t’es vu beau gosse dans ton bas de jogging 1980 ? Tes chaussettes dans tes pantoufles de vieux et ton corps de crevette ? Tu crois que je vais me contenter d’un ben ouais moi ? mais t’es qui toi ? des comme toi j’en choppe treize à la douzaine quand j’veux ! Comment je vais te le faire ravaler ton ben ouais, (il arrive parfois que je déborde une peu de rage et de rancœur, comme tu le vois lecteur, ce moment est arrivé). Bon, là c’est la cerise qui fait déborder le feu aux poudres !  Oh mon gars, tu regardes un peu la bête que t’as sous les yeux : ma robe marronasse délavée informe et seyante à souhait laissant apparaître mes mollets fraichement rasés du 15 avril ! Tu les sens mes phéromones de 18h30 après une journée de boulot et une réunion dans l’une des salles les plus surchauffées du bâtiment ? J’espère que tu te souviens de ton dernier moment de plaisir parce que c’est pas près de te ré-arriver !

Et là, il se lève, me regarde et me lance son trop bien connu « ben pourquoi tu fais la gueule ? » et moi de répondre « Quoi mais tu te fous de moi ? » et lui : « t’es toujours aussi jolie quand t’as ta tête de méchante »…

Mouais, je ne suis qu’un être humain (et je m’étais bien monté le bourrichon aussi), 17 ans qu’on rejoue ce genre de scène de temps en temps, 17 ans qu’on n’est certes pas forcément amoureux 24/24 mais qu’on se débrouille toujours pour se souvenir en toutes circonstances pourquoi on s’est choisi et que malgré nos si nombreuses et si énormes différences, ben, voilà, c’est comme ça qu’on s’aime…allez, je vous laisse, j’ai RDV avec l’espoir..

PS : dans un souci d’équité certaines personnes citées dans ce post souhaiteraient que LEUR vérité soit rétablie. JE suis celle qui écrit dans ce blog : JAMAIS lumière ne sera faite sur mes petites erreurs à moi. Pi ch’uis à deux doigst de l’irréprochabilité alors, à quoi bon casser un mythe ?

Comments

[Kokazero]

Ton auréole est de traviole... :sifflote: