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Journal d'une femme enfant
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4 mai 2013

Allo docteur, ici la noireaude ...

103-0390_IMGJe devais me faire renouveler une ordonnance et j’ai bien entendu oublié de prendre RDV avec mon généraliste. Me voici donc partie ce matin, pendant les horaires de consultations libres, prête à demander à mes co-pantienteurs de salle d’attente le droit de passer devant eux, juste pour 3 minutes (à savoir, mon généraliste, très sympa au demeurant, prend tellement le temps d’écouter ses patients qu’il faut compter 30 à 40 mn par consultation….).

Je gravis l’étage qui me sépare de mon graal, sonne et pousse en même temps (je suis très disciplinée, je fais toujours qu’est ce qu’on me dit comme on me dit), et là, déjà dans le couloir me séparant des salles d’attente (oui, DES, une normale et une pleine de jouets pour les mini eux malades et morveux, quand ils ne sont pas hurlant et vomissant…), dans le couloir donc, déjà un frisson me parcourt l’échine, quelque chose ne tourne pas rond. Ahh oui, c’est le terrible brouhaha qui me parvient aux oreilles depuis là bas. Je pousse la porte de droite (je ne cherche même pas à pénétrer dans l’antre de l’enfer de gauche, pleine d’enfants et de parents excédés) et je ne vois pas la moindre chaise libre. Certains enfants étant même installés sur les genoux de leurs parents. Nannnn, nannnnn, après avoir murmuré un bonjour à peine audible, je recule, terrorisée : tout d’abord je n’ai absolument pas envie de passer 4h ici et ensuite, mon dieu mais cet endroit est infesté de gens malades et je ne suis presque pas hypocondriaque…Mais pourquoi les salles d’attente ne sont-elles pas composées de chaises chacune séparée des autres par de petites cloisons ? Ou mieux, pourquoi n’est on pas obligé de revêtir un de ces seyants masques de canard (ironiquement destinés à se protéger de la grippe aviaire..) et de gants protecteurs qui seraient disponibles avant même qu’on ait à appuyer sur la sonnette (les mains sont les parties les plus cracra du corps après tout). Bref, je recule, tiraillée entre ne pas avoir mon ordonnance et partir en courant me laver à la bétadine, mais bon, j’ai plus de médocs dimanche ou attendre là, tant pis, en faisant la fourbe : j’essaierai de passer devant tout le monde avec ma jolie frimousse d’honnête jeune fille lorsque le patient en cours s’en ira.

Autant vous dire que je n’ai pas hésité longtemps, adossée à la porte d’entrée, je m’installe dans le couloir prête à sortir mon plus innocent sourire (celui qui fait un peu pitié aussi) à mon docteur préféré et entame l’article de Philppe Vandel à la gloire de Carla Bruni…

Ahh revenons quelques minutes en arrière lorsque je suis arrivée dans l’immeuble, un vieux monsieur catarrheux vérifiait sa boite aux lettres et a fait tomber un pli + un magazine « La parisienne ». Le voyant malhabile avec ses béquilles, je lui suis donc venue en aide et ai ramassé son courrier. Là, enchanté, il m’a fait un beau sourire, m’a dit qu’il était ravi de se faire aider par une si jolie fleur (ouais, ça méritait quand même que je vous le signale..) et m’a demandé où j’allais comme ça : chez le docteur. Ah ben alors gardez le magazine ça vous fera passer le temps. Merci monsieur, je vous le remettrai dans la boite. Bref finalement cette précision n’avait pas d’intérêt.

Et là, je me suis rendue compte de ce que c’était que d’être un parent : à tour de rôle différentes têtes d’adultes venaient me dévisager dans le couloir afin de me faire remarquer de la manière la plus culpabilisante qui soit qu’ils m’avaient vue et que NON, pour rien au monde ils ne perdraient plus de temps que prévu à cause de moi, dans cette salle d’attente pleine de gastro et autres mini gremlins excités qui leur donnent envie de stopper leur respiration. Après mon troisième air d’ingénue (ingénue..génie..ça doit vouloir dire qu’on est très doué..cf loft story 2 je crois…) et ma troisième réplique : oui, je sais que je suis la dernière arrivée mais je souhaite juste me faire renouveler une ordonnance, je n’en aurai que pour 3 minutes, les parents ont usé de leur grand pouvoir de persuasion et ce sont des mini têtes qui venaient l’air de rien (comme si je l’avais jamais faite celle là, je passe, je sifflote, je suis un enfant innoncent, je te souris) et qui disaient à voix basse (vous savez le style de voix basse que savent prendre les gosses : en hurlant et murmurant à la fois) « y’a toujours la dame là bas ».

Et là, après avoir malheureusement entendu le patient en cours, estimer la couleur de ses celles « normales » j’entends que les mouvements dans le cabinet (beurk, le lien entre ces deux moments est encore trop frais) laissent présager une sortie imminente, visiblement je ne suis pas la seule à avoir compris cela car une maman et ses 3 enfants apparait dans l’encadrement de la porte de la salle d’attente.

Tout va se jouer dans trente secondes, la porte s’ouvre, le patient sort, le docteur le raccompagne jusqu’à la sortie et se retourne, je me positionne dans sa ligne de mire, je sors LE sourire pathétique de ma vie et lui dis « docteur, je sais que je suis la dernière arrivée mais ce serait juste pour une ordonnance ? » (yeux du chat poté, trémolos dans la voix, petit redressement de torse, on ne sait jamais, de toutes façons ça ne mange pas de pain…). Ben, je suis devant cet écran car il m’a répondu « je suis navré, ce matin il y a trop d’enfants (saloperies de gremlins de merde), je fais passer les consultations libres en priorité, passez à 16h30, je vous prendrai là, entre deux RDV.

Drapée dans mon humiliation face à la femme aux 3 gosses qui ne se gêne pas pour me lancer son plus méchant niark niark niark mental, je suis donc rentrée vous raconter l’injustice du monde.

Et je pense aller noyer mon chagrin dans du cidre rosé à midi, à la crêperie du coin..en attendant 16h30...

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Commentaires
M
Je compatis... Je bénis en te lisant le fait de n'avoir qu'un coup de téléphone a passer pour me faire renouveler mes ordonnances...
Répondre
M
Oh la loose, même pas en rêve, je t'aurais laissé passer devant moi ou un de mes enfants^^
Répondre
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  • Écrire, faire vivre de vraies ou fausses "histoires vécues", vous faire rire, sourire et réagir, assumer mon désir d'écriture et ma folie des mots. Voilà ce que je souhaite obtenir par le biais de ce blog. Et si en plus ça me permet d'être reconnue...
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