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Journal d'une femme enfant
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15 juillet 2014

"A l'eau quoi" ou comment j'ai failli intégrer la marine...

Avant la lecture, je vous promets que tout ce qui est écrit ci-dessous est vrai de vrai. Croix de bois, croix de fer. Raaputcsh (je viens de cracher par terre).

En 2002 le ministère de la défense cherchait kinkin pour faire un boulot que j’avais appris, que je me sentais de faire, dans le sud à Toulon, à un salaire plus qu’intéressant, tout en en ayant le prestige d’être officier. Comme je ne savais pas quoi faire à propos de ma possible mutation dans le grand nord Francilien, je me suis dit que j’allais chercher ailleurs pour voir si l’herbe avait l’air d’y être plus verte et j’ai donc candidaté (je vous jure que certaines personnes utilisent ce verbe innommable pour dire postuler !) et me suis retrouvée un lundi, accompagnée par ma môman, en rade de Toulon pour un test suite à la sélection de mon CV. Putain 200 personnes comme moi dont le CV avait « attiré toute l’attention » du sergent recruteur. Soit il a une énorme attention soit il était vraiment prêt à tout pour pécho du bidasse. Bref nous voilà en amphi un sujet à la main et hop: vous avez deux heures. On gratte, on gratte, on se regarde bizarrement, certains s’en vont, d’autres pleurent (pour de vrai), moi je m’éclate, je trouve ça assez inspirant et je rends ma copie. Bon ben on verra bien.

Quelques semaines après : « bonjour mademoiselle Pouse (ouais, j’étais une oie blanche encore à cette époque), votre copie vous permet d’accéder à la deuxième phase et nous vous proposons un entretien avec celui qui serait votre supérieur si vous étiez prise. Ça vous tente ? » Ben, que leur répondre, parce que c'est à dire que là, ch’uis montée à la capitale depuis et j’ai pris un nouveau poste. « euh, OK ». Me voilà donc dans une salle d’attente, un jour de RTT, dans un vieux bâtiment cossu toulonnais d’oP3103603ù j’entends une grosse voix grave et forte crier sur un autre candidat. Ben dis-donc, j’aimerais pas être à sa place. Et là, la voix grave et bourrue arrive jusqu’à ma salle d’attente suivie par une grosse tête et un corps en uniforme « C’est qui le suivant ? C’est vous ? » et là, je ne sais pas ce qui m’a pris « Ben ça dépend, vous allez rester énervé ou pas ? ». Le mec me regarde et me gifle mentalement mais me dit « ahh, une rigolote. Allez à vous ». J’entre dans son bureau la tête basse en me disant que c’est parti et qu’on va tous les deux perdre notre temps. « Asseyez-vous mademoiselle. Alors pourquoi voulez-vous intégrer la marine » « euh ben euh, je…j’ai… » oh non… et là commence ma schizophrénie passagère et deux voix se battent dans ma tête mais c’est celle que je préfèrerais taire qui gagne : « Euh, serait-il possible de revenir au moment où vous criez et vous demandez qui est le suivant de façon à me donner une légère petite chance de me rattraper ? » ohhh nannnnnn, mais j’ai pas dit ça ???  Le gars éclate de rire « ah mais vous avez de l’aplomb et on ne vous intimide pas facilement vous. C’est bien pour le poste. » Sérieux ? « Alors pourquoi la marine ? » « Sincèrement, j’ai toujours eu  une certaine admiration pour les métiers de sécurité nationale, j’ai été élevée au mielieu des uniformes donc je serai tout de suite dans mon élément, mais je connais peu la marine. Je pourrais vous en dire ce que j’ai lu sur le site de la défense, comme tous les autres candidats (bien joué ma belle, sous ton meilleur jour !). Et juste pour l’anecdote, les militaires de ma famille visent l’air, sont déçus quand ils ont la terre et se sont toujours demandé à quoi servait la marine.. » Nooooon, sérieux, ce sont des blagues de fin de repas ça, des insultes alcoolisées à deux balles mais pourquoi ça sort là, maintenant, comme ça ?  « Ah, ah, ah, ah alors moi je pourrais me satisfaire de ça, d’autant que j’ai bien aimé votre test écrit donc je vous propose d’aller voir directement le capitaine et ben, voilà quoi, l’entretien est réussi. On passe à la suite ? » oh putain, j’y crois pas.. « Excusez-moi, je n’ai pas tout tout révisé avant de venir, capitaine c’est au-dessus de vous ou pas ? » nannn, mais sérieux, ta gueule ! « Ahh, bonne question (mais le mec a envie de me retourner sur le bureau c’est pas possible ? Il me laisse tout dire sans me mettre aux fers), ben regardez le tableau, moi je suis là, et lui il est là, deux au-dessus ».

Me voilà dans le bureau du capitaine de je ne sais plus quoi et je ne sais comment, ma voix folle disparaît. L’entretien se passe bien. Je m’en vais et « on me rappellera ».  

On me rappelle : nous ne sommes plus que deux en lice (2 mais sérieux ? C’était quoi les autres ? Des singes unijambistes ???) et on nous convoque pour un entretien psychologique si je suis toujours intéressée. Ben euh, sta dire que là, faut que je continue hein, faut que j’aille voir ce qui se cache derrière le papier peint !

Paris (ouais ben ça m'arrange hein, comme ça je ne grille pas encore un RTT et un billet aller retour). Intérieur jour. Salle d’attente d'un bureau de la marine, plein de gens partout. Je suis entourée de bourrins rasés aux yeux fous et je vérifie qu’aucun d’eux ne porte une arme au côté. Nan, nan, trop dangereux. Un jeune homme au charme suranné du camouflage et à l’odeur douce du sable chaud m’invite à le suivre à travers un dédale de couloirs, d’étages, de portes plus ou moins lourdes. Je suis incapable de savoir où je suis. Je ne regarde pas vraiment en plus. Je me délecte des moulures. Des photos. Des tapisseries. Nous voilà devant la porte du psy. …ohhh non, j’ai laissé mon dossier de candidature en salle d’attente avec les fous du ciboulot. « Excusez-moi, j’ai oublié mon dossier dans la salle d’att… » « Ok, allez-y, je vous attends là ». Bon, j’vous la fais courte : je me suis perdue dans les couloirs, j’ai réussi à retrouver la salle et mon dossier par une intervention céleste inexpliquée et je suis revenue à l’endroit où je pensais avoir laissé mon militaire qui avait dû enP3113631tre temps se rendre où son devoir l’appelait (ou alors il était allé faire caca, mais quoi qu'il en soit, il y avait toujours la plaque de mon psy sur la porte mais fi de mon fougueux guide). Bon ben j’attends un peu. J’attends encore. C’est long là, allez je tape. « Entrez » « Bonjour monsieur, mademoiselle Moi, un jeune homme m’a guidée jusqu’à vous pour une entretien mais j’ai dû retourner à l’entrée et je me suis perdue en chemin donc il a dû partir. Voulez-vous que je repasse ou est-ce que c’est bon pour vous ? » le type me regarde de ses yeux plissés, note un truc (je vous jure il a noté un truc) et me dit « entrez, il est effectivement parti à votre recherche. Personne n’arrivait à mettre la main sur vous. Mais vous avez fait quoi ? » Et là, j’ai ri. Oui, ri tout en lui disant « je savais que mon sens de l’orientation était mauvais, mais je n’aurais jamais imaginé qu’il me vaille un avis de recherche du ministère de la défense ». Il ne sourit même pas et RE-note un truc dans un dossier du nom de l’intitulé du poste auquel je prétends. « Donc je suis là pour donner un avis aux recruteurs sur les deux derniers candidats en lice. Je vais vous demander de répondre à ces quelques questions (Quelques ? Quelques ! y’en a 50 !) et nous aurons un petit échange sur vos motivations par la suite. » Je vous la refais courte : tout s’est bien passé jusqu’au drame. « Et bien merci, vous aurez très rapidement une réponse. Maintenant que vous connaissez le chemin, je vous laisse repasser à l’accueil récupérer vos papiers d’identité. » Je me suis reperdue. Je n’ai croisé absolument personne, j’ai tenté de pousser des portes fermées, j’ai monté des marches, descendu des escaliers et me suis retrouvée devant…la porte du spy. Toc toc « Entrez » « euh désolée, c’est encore moi, je, euh, je, ben, en fait, je ne trouve pas la sortie et il n’y a plus âme qui vive dans les couloirs. Vous pourriez me donner un coup de main ? ». Il m’a accompagnée, m’a saluée à nouveau. Et m’a demandé si je serais capable de rentrer chez moi…

Je n’ai pas été prise (ouais, ça vous étonne autant que moi ?), mais je préfère me dire que c’est la faute de mon manque d’orientation plutôt qu’à cause des conclusions du spychiatre…ça me fait moins peur. Pi bon, dans l'armée de terre, j'avais déjà réussi les tests spykologiques et physiques (gne et noreilles hein, pas le truc avec des parcours et des combattants, je ne suis pas allée si loin, alors que à l'époque j'aurais pu...) quelques années avant pour voir si j'étais cap d'intégrer St Cyr... c'et qu'en fait l'eau c'était pas fait pour moi ...

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Commentaires
B
merci j ai vraiment beaucoup rigolé
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