Homme femme, mode d'emploi

J’ai plein de trucs à vous raconter : j’ai passé quelques jours en famille, 4 générations réunies, puis quelques autres avec des amis, parents de deux enfants, en immersion, puis j’ai rencontré dans le cadre professionnel des personnes immondes et enfin,  j’ai passé presque deux semaines à ramener la pitance familiale quotidiennement alors que mon Pou, blessé, restait à la maison (et donc, qu’il y était également tous les soirs, à mon retour, sans  qu’à un seul moment je n’ai eu le bonheur de me retrouver un peu seule). Mais bon, tout ça donne un peu envie de crier, de frapper, de courir loin en agitant les bras frénétiquement de chaque côté de la tête donc, comme je n’ai pas envie de vous savoir tous contaminés par mon énervement en ce potentiel week end prolongé, je vais plutôt essayer de vous soutirer un sourire ou deux en vous parlant d’une de mes dernières soirées lors de laquelle mon imagination débordante m’a une nouvelle fois entraînée dans un pays imaginaire.

Bon recontextualisons : je suis en couple avec la même personne depuis trèèèès longtemps, je suis assez naïve sur les relations hommes femmes et plutôt à tendance « nature » avec les gens. Je suis persuadée qu'un homme et une femme peuvent s'amuser et rigoler, parler et partager de bons moments, sans la moindre ambiguité. Et je sais que les hommes savent faire la part des choses entre une copine et une fille qui leur dirait bien oui. Me voilà donc partie pour un verre avec deux jeunes collègues (un actuel et une ancienne). La soirée se passe super bien, on rigole, on échange, le jeune collègue et moi nous découvrons un peu plus que dans l’univers professionnel et nous trouvons de nombreux points d’accroche. Il est célibataire et cherche à rompre cet état de fait. Il cherche une personne un peu plus mature que celles qu’il rencontre aujourd’hui.

La soirée touche à sa fin, et, motorisée, le sachant pas très loin de chez moi, je lui propose de le ramener. Et là, dans la nuit froide et obscure, obscure et sombre, nous montons en voiture. Ahh, au fait, je n’ai plus de batterie dans mon portable et bien entendu je n’ai pas de GPS bien que toujours pas équipée de sens de l’orientation. Bref, on roule et je me mets à réfléchir à la soirée. Merde, je crois que c’est net, mon jeune ami a le béguin pour moi. Bon, c’est flatteur mais pour au moins 12451 raisons que vous saurez deviner dont « mariage » « amour de Pou » et « Complication professionnelle », il ne faudrait pas que jeune ami pense que je suis open. Pourrait-il arriver à cette conclusion délicate ? Humm, je lui ai fait des compliments, je lui ai dit que s’il cherchait quelqu’un de plus mature, il faudrait qu’il trouve quelqu’un de plus âgé (j’ai presque 15 ans de plus que lui), j’ai ironisé en lui disant que pour avoir toutes les qualités qu’on recherche chez une personne, il vaut mieux avoir plusieurs « moitiés » et il m’a fait rire ! Ben voyons, je ne lui ai donc envoyé aucun signal d’openitude qui soit, il ne peut bien évidemment pas s’être imaginé que je jouais la cougar curieuse à son égard ! Me voilà bien empêtrée tiens ! Re bref, on roule toujours et je passe le petit quart d’heure à ne l’écouter que distraitement et à me demander comment je vais bien pouvoir repousser son baiser d’au revoir que je sais arriver sur mes lèvres plutôt que sur mes joues. Je ne sais plus faire moi ça, le jeu de l’esquive non blessante (ben non, je ne veux pas le blesser, je l’aime bien moi), le détournement de visage, l’évitement sans doute possible. Comment je vais faire ? Tain mais en plus ça veut dire que je vais être obligée de garder mes distances, que je vais devoir jouer un rôle à son égard, que ça va être génant. « Ca y est , c’est là ». Merde ça y est, on y est, mon dieu, comment je vais faire ? et s’il insiste ? Et s’il pleure ? « Attend, je vais regarder dans mon téléphone par où tu dois passer pour rentrer chez toi, comme ça je serai plus rassuré de ne pas te savoir errer dans les rues ». Ohhh, le pôôôvre, il s’inquiete pour moi. Mais qu’est ce qu’il fait ? Il se rapproche !! Ah, ok, il me montre le chemin sur son téléphone. « C’est bon, tu vois ? » « oui oui » ne te rapproche pas plus jeune homme, je vais être obligée de te dire que tu te trompes. Ca va te faire mal. Je ne veux pas te blesser. Bon du coup, je ne regarde quasi pas le plan. Je vais être bien emmerdée moi dans 5 minutes, sans téléphone en plus. Rhoo, je n’aurais pas dû le ramener. En même temps, merde, on peut être une femme agréable sans forcément sous-entendre que c’est du tout cuit. J’ai le droit de rire avec toi sans que tu imagines que je vais finir dans ton lit ! Merde, je ne vais pas commencer à me sentir coupable juste parce que tes hormones te travaillent un peu trop ! Euh, mais quoi, qu’est-ce qu’il se passe ? Il fait hyper froid d’un coup. La portière est ouverte : « Allez, rentre bien alors, à demain ! Merci de m’avoir ramené ».

…

Il est dehors. Il me fait un petit coucou de la main, et hop, il est chez lui. Je souris, un petit coucou de la main aussi et je démarre.

Le petit con, il n’a rien tenté ! Même pas une bise ! Une bise quoi ! Il m'a fait peur pour rien. Il m'a pourri le dernier quart d'heure comme ça, pour le plaisir. Bon ok, en fait je me suis fait le blockbuster du siècle toute seule dans ma tête et le jeune ami me trouve juste sympa. Je me suis enflammée de stress comme un papier d’arménie en me demandant comment déjouer ses assauts à venir, pour rien. Bon, l’essentiel est là : pas de stress en vue, on est copains. C’est tout de même plus pratique au quotidien.

Je ne l’avouerai jamais, mais j’ai tout de même été un peu déçue..Ça fait toujours plaisir de plaire…

PS : jeune ami, si tu me lis (ce que je ne souhaite pas mais que je ne peux pas contrôler) sache que je te propose de ne jamais parler de cet article entre nous. Motus et bouche cousue.

Comments

[et si on jasait]

C'est vrai qu'on a l'imagination assez fertile nous les femmes! ;) Et je te l'accorde, ça fait toujours plaisir de savoir qu'on plait encore. :)