on s'promenait sur les chemins, on s'promenait de bon matin

Salut à toi, non pas peuple khmer ou ô mon frère (comment ça tu ne connais pas les Béru ? tu n’as presque plus rien à faire sur ce blog .. tain on est en 2022 et j’ai toujours un blog …). Kikou quoi …

Alors le barbec c’était en été, là il fait environ moins mille et je t’ai négligé(e).. il m’est arrivé moulte :

-           j’ai pris, par deux fois, des vélib électriques à la capitale, pour ne plus me retrouver à demi-crevée sur l’asphalte, sciatiquée et claudicante lors de mes retours de balade parisienne et par deux fois, ces saloperies, non contentes de n’avoir quasi  aucune assistance électrique en montée (et y’a plein de montée et de descentes entre chez moi et Paris), pèsent un tonne (salope, hommage…) et moi qui hait le vélo, je me suis retrouvée non pas juste cycliste, mais cycliste de vélo électrique pas électrique, obligée de pousser les véhicules inutiles jusqu’à leur borne de garage, le palpitant à 1251, l’eau me coulant de partout, la respiration courte et haletante, la rage au ventre et ..bien évidemment encore plus sciatiquée que prévue initialement.

-          J’ai réservé un petit voyage de quelques jours avec monsieur mon frère, pour se ressourcer tranquilou en janvier. Une fois tous les achats finalisés, je me suis rendue compte que mon passeport (obligatoire pour notre destination)était périmé depuis 2 ans .. j’ai remué ciel et terre pour trouver un moyen d’obtenir ledit graal déposé en mairie dans des délais qui me permettrait de rejoindre la terre promise à temps et ne pas abandonner mon frère seul au pays du thé à la menthe. Tout ça sans aucun succès puisque je n’ai pas réussi  à avoir le moindre passe droit mais …ai été appelée par la mairie, 10 jours après avoir déposé le passeport, pour m’annoncer qu’il était déjà prêt.. on a vraiment une moche image de notre administration.. ils sont forts ces fonctionnaires..

-          Mais surtout, après presque 2 ans de promesses et de cherchage de solution de la part du père, il a enfin trouvé le moyen de me faire monter son vélo électrique en région parisienne. Le pauvre vélo, valdingué pendant 8h, au fond d’une camionnette, passant de la méditerranée au marché d’intérêt national de Rungis parce que oui, c’est là que Pou m’a déposée, mon casque et mes gants en main pour que je l’apprivoise avant de le ramener chez nous et de l’adopter officiellement.

Je te passe ledit retour, les voitures qui frôlent, tous les ronds-points pris deux fois pour cause de GPS dans la poche donc moi, sans le dessin sous les yeux, incapable de comprendre quelle sortie prendre. Je te passe l’apprentissage des vitesses, quelques petits coups de stress dans les premiers virages mais je te confirme le plaisir et le bonheur que j’ai eu, moi qui hais les bicyclettes, à faire du vélo, sur le plat, en profitant du paysage, et en n’ayant qu’à appuyer sur un bouton pour arriver en haut d’une côte (je ne te juge pas, tu ne me juges pas). Et nous arrivons là où je voulais t’amener. Depuis, je ne me déplace plus qu’à vélo, au boulot, à Paris, pour les courses et même pour les cadeaux de noël. Nous voici donc hier. Il fait un froid de sa mémé la banquise, je suis équipée de gants, de blouson de ski, j’ai mis un collant sous mon pantalon, un bonnet sous mon casque, je suis contente. Grisée, je fais un détour par un resto thaï où j’emporte vers 18h30 le miam du soir, qu’il ne nous restera plus qu’à réchauffer (j’ai acheté un petit sac de transport à l’arrière..je me prends pour un uber eats, je rentre dans les commerces avec mes catadioptre aux chevilles et mon casque sur la tête, je fais partie de ce club désormais.

Et j’ai même acheté un repose GPS donc je ne me perds plus. Je ne me perdais plus …me voilà longeant le parc floral, illuminé comme jamais pour les fêtes et mon GPS m’indique un traversage du bois de Vincennes de quelques kilomètres avant de rejoindre charenton et de débouler sur ma ville après. Il fait nuit, c’est l’hiver mais c’est cool de longer ces illuminations. Toujours tout droit et d’un coup, le parc floral se finit. Ma route continue et en quelques mètres, une purée de pois s’abat sur moi. Ma lumière à l’avant n’arrive pas à s’enfoncer dans la brume (ben c’est pas un gorille quoi), j’ai un petit coup de stress « et si on me faisait un Daval ? ». Non arrête de psychoter, y’a de la lumière au loin. A pas de fourmi cycliste, j’avance tout doucement, je n’y vois vraiment vraiment rien, je suis passée de 20km/h à juste assez vite pour garder l’équilibre sur le vélo, je mets même une ou deux fois pied à terre (terre de feu, feu follet, lait de vache). Et là, je me rends compte que les lumières que je voyais tout à l’heure étaient en fait des vélocipédistes qui ont pris un autre chemin. Je suis complètement seule, dans le noir, ma loupiotte inutile au milieu du bois de Vincennes.. j’vais crever quoi (mais pas de faim, j’ai mon thaï dans la sacoche arrière). Je me fais un film, j’entends des bruits de toutes parts, et d’un coup, mais j’te jure d’un coup, une lumière apparait à ma droite environ à 2m du sol et se met à hurler ! Du coup, je gueule aussi ! je me dis qu’il me faudrait prendre mes jambes à mon cou, mais d’une ch’uis pas assez souple et de deux, je vais quand même pas laisser le thaï ici en proie au violeur du bois ! Le hurlement se transforme en « oh sorry you scared me » heureusement que je parle couramment le grec « ah sorry but you too. Euh where do you come from ,is there a chemin here ? am I lost ? are we gonna die ? Are we the last survivants ?  do we have to fuck to repeuple the world (cause we can have some sex hein but not for the world..) Réponse de l’autochtone boisien: “I vient des bois (je pense il s’est fait tirelipimpé le Chihuahua) no chemin here, but continue tout droit yo will be saved”.

J’ai continué tout droit, ajoutant la torche de mon portable à la lumière du vélo qui ne perçait toujours pas la brume et …spoiler alert..je m’en suis sortie. J’ai réintégré la civilisation et juste pour la blagounette de fin d’histoire, pour faire passer cette frayeur, je suis passée à la pâtisserie. J’ai mis les gâteaux à plat sur le tric au dessus du garde boue et suis rentrée nous régaler…ben les gâteaux à vélo, ça tient pas hyper bien la position horizontale.. on a mangé deux gâteaux mélangés mais bon, j’ai quand même failli pourrir violée, dépecée et brûlée dans la bois de Vincennes alors la présentation de mon mont blanc et de son sapin citronné, spa la priorité okay ?

Sois déjà content(e) que tu peux e lire en ce jour béni de ma survie au bois de Vincennes de nuit de brume !

Allez, je vais essayer de me faire de nouvelles aventures et je te raconte ça très vite.

Bécots