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Journal d'une femme enfant
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11 juin 2013

Un week end en Polonie centrale

Ahhhh, ayé, vive les mariés !!! Tout était beau : le lieu, la robe, la mariée, la ville, l’église, le marié, les invités et … moi ! Mais avant d’en arriver au Tak qui a scellé leur union (ouais, Tak ça veut dire oui en Polonais) je peux vous dire qu’il s’en est passé des choses. Je voudrais faire bref que je ne pourrais pas : entre ma peur de l’avion, les polonais, les conneries entre amis, ma propension à me retrouver dans des situations incongrues et les traditions locales, je pense qu’un post ne suffira pas ! Mais je vais essayer de tout faire tenir dans une seule et même petite page, je ne vais vous conter que le best of cette journée.DSCN3799

Vendredi18h20, après une longue journée de boulot, une heure et demie de RER et transportant un sac à dos de 10 kilos, Loubs et moi nous retrouvons à Roissy. Il nous reste une heure avant le décollage. Bien entendu, on est sans femme et enfants (sans Pou pour ce qui me concerne), on a 12 ans dans nos têtes et nous décidons de nous ruer sur le premier Relay qui se mettra sur notre route pour entamer un week end en mode « c’est la fête ». Youhou, chips, bonbons haribo et autres magazines intellectuels en poche on s’installe dans l’avion. Bien évidemment et comme d’habitude, je ne suis absolument pas inquiétée bien qu’ayant sur moi un mini cutter (ouais, j’ai toujours ce mini cutter sur moi…) et une bouteille d’eau entière (heureusement qu’Obama espionne nos comptes facebook hein parce que sinon, les terroristes pourraient faire ce qu’ils veulent !)…

Un sandwich dégueu plus tard, un vol passé à regarder en biais le passager à la chemise de bûcheron et au regard doux d’Hannibal Lecter à notre gauche et après s’être repassé en boucle le fameux scénario de Hostel (et trop même pas peur dans l’avion) nous voilà arrivés. Le marié vient nous chercher et ça, ça nous permet d’augurer le meilleur parce que de toutes façons, on a oublié l’adresse et le nom de l’hôtel sur mon bureau donc … Crevés mais toujours en mode « party time », on se fait tout de même un dernier verre (coca 25 cl…faut pas oublier où on est…). Je vous passe la nuit parce que dormir dans la même chambre que son meilleur ami, ça sous entend des discussions de fond ou débiles mais au moins jusqu’à 4h du matin.

9h, nos réveils sonnent, premiers mots échangés « Toi aussi t’as l’impression d’être morte ? » « Hummmm, et en plus j’ai la langue en carton ». Tu m’étonnes, il fait 35 degrés dans la chambre et ils nous ont foutu des couettes en plume d’autruche de 200 kilos et comme on est potes mais que faut pas délirer, on est dans nos pyjamas en pilou (ben ouais, z’avaient prévus des orages et un temps apocalyptique ces cons de la météo !)…Bref, petit déj entre zombies, visite de la ville très agréable avec le Sam et retour dans la chambre, toute seule, Loubs étant témoin il s’en va. RDV à l’église.

Et c’est là que les drames commencent : Sous la douche, les yeux fermés, je profite du jet d’eau massant en retardant au maximum le moment de la sortie et de l’habillage..allez je me motive, allez ouvre tes yeux, allez « arghhhhhhh !!!!!!! » Mais qu’est ce que c’est ? Y’a une nana dans la salle de bain ! Je sors comme une folle prends la serviette la plus proche (bien entendu c’est celle avec laquelle je ne peux pas faire le tour de mon corps) et cache tant bien que mal ma vertu bafouée « What are you doing ? » « prach toqué nofichar machtara» « i don’t undersatnd » « prach toqué nofichar machtara». Ok, on va pas s’en sortir : langue des signes. Moi dans douche, pourquoi vous là ? (oui, je ne peux décemment pas vous écrire les gestes que j’ai fait à cette douce dame aussi interloquée que moi donc en gros, avec les mains ça donnait à peu près ça). Et là, gentiment mais surement (je vous rappelle que je tiens ma serviette devant moi et que oui, je suis fesses à l’air face à elle), elle s’approche et me pousse sur le côté, enlève ses tatanes et entre dans la douche, balayette, raclette et produit de nettoyage à la main pour faire son office ! Bon ben, nouveau langage des signes alors : moi préssée, ok pour juste changer serviettes. Et là, elle me répond « Ok prechkovitouramitor, yakouvinoré » ah ben d’accord…Complètement abattue, je la regarde commencer son boulot en me disant que de toutes façons, j’avais fini donc autant entamer le maquillage sauf que 1/ mes affaires sont dans la salle de bain donc je ne peux pas les mettre et 2/ y’a un énorme miroir dans la chambre qui fait que je dois longer les murs pour qu’elle n’ait pas la vision complète de mon anatomie, la partie face lui ayant déjà été présentée, je vais essayer de garder le côté pile secret encore quelques minutes ! Quelques pas en crabe plus tard, je me rimelle les cils, me poudre les joues en tenant la serviette salvatrice d’une main assurée. « Merchou binoukié » me fait elle accompagnant son dialecte étrange de gestes à base de doigts et de bouche.  « Merchou binoukié » « pffff, comprends pas… » J’avoue que là, je commence à avoir envie de pleurer et rire en même temps. Ahhh il ne faut pas que j’oublie mon rouge à lèvres ? « Oui oui, mais après » « Merchou binoukié !!!!! » « Ok » et me voilà en train de me colorer la bouche sous l’œil à la fois inquiétant et bienveillant de Marishka (ben oui, elle m’a vue toute nue, je me devais de connaître son prénom, ch’uis pas une fille facile, moi, j’ai des principes) qui semble très contente du résultat. 5 minutes après, en lui promettant toujours avec les mains de n’en parler à personne, j’arrive à la convaincre de ne pas changer les draps des lits et à la mettre dehors. J’hallucine mais là, le temps tourne donc coiffage, repeinturlurage, finitions, enfilage de talons, positionnage d’étole, prise de sac en main et me voilà partie. Poum, pan, pim, Marishka dans le couloir, à 10 mètres de moi. Elle se met à beugler en agitant deux pouces tendus vers le haut (ça au moins, on comprend dans toutes les langues) « Merogli queno fichou » « Star, bravo , prishjyonia» et moi de lui faire la révérence, requinquée par cet élan de flatterie ô combien mérité !

Je vous passe la cérémonie qui bien que très agréable a tout de même duré sa bonne heure et demie (heureusement que j’avais un texte à lire et que le prêtre disait tout dans les deux langues parce que dans l’ensemble mes « amen » n’étaient plus que des « men » et mes signes de croix n’ont quasiment été adressés qu’au saint esprit, le père et le fils en polonais m’étant assez difficilement identifiables). Tout le monde dans le bus, direction la salle où se déroule la fête.

Alors la tradition polonaise veut qDSCN3790ue dès que tu arrives, tu passes à table pour le premier des 5 ou 6 plats prévus. Un bouillon délicieux. Sauf que, ben, il est 18h les gars et ben, c’est tôt quoi…Bref, on est chez eux, on s’adapte et en avant le bouillon. A ma table, trois polonais, deux danois, une anglaise, deux espagnols et le Sam, la soirée s’annonce très « english spoken » nan ? Cool, j’adore ! La dernière cuillerée de bouillon à peine avalée (finalement ça passe super bien..), les danois (dont la moitié est italienne en fait..) proposent le premier toast aux mariés. Là, une petite lumière rouge s’allume dans ma tête : la totalité des gens assis à cette table savent et on la réputation de boire. Je vais y aller mollo, moi, je ne finis pas la tête dans les toilettes ! Premier petit shot de vodka « nazdrovié ». 15 minutes après, les mariés proposent un toast, j’ai bien fait de ne boire le premier qu’à moitié, il est 18h30…Le plat de veau arrive (oui, ma voisine m’explique qu’on va quasiment avoir droit à toutes les viandes existantes), ah ouais, ça enchaîne carrément..à ma table chaque plat est célébré par un nouveau toast à la vodka, je calme tout le monde et leur explique que ce sera sans moi, je prends un verre de blanc et les suis tranquillement à coup de petite gorgées (pas folle la guêpe). On discute, on rigole, on échange, on se chambre, on se découvre et surtout l’ensemble des femmes de la table trépigne : une musique parfaite (années 80 et grands standards internationaux) provoque en nous des mouvements corporels incontrôlables et les mariés n’ont pas encore ouvert le bal..ben ouais, ils mangent aux aussi !

Ayé, après une sorte de bœuf bourguignon dont l’accompagnement aux betteraves est très étrange et différemment apprécié selon les convives, voilà les jeunes mariés sur la piste. Leur chorégraphie démarre un peu raidement mais leurs pas deviennent de plus en plus fluides et ils nous offrent alors un spectacle parfaitement huilé ! Wéééééé, stanous, on peut y aller (puis à 20h avec quasi la totalité d’un repas dans le bide, faut se dépenser !) c’est parti mon kiki, viva la fiesta ! Pump it up ! On danse, on fait les fous, tout le monde s’éclate et on a même du Goldman (il est bien ce marié…). Waouw, ch’uis crevée, en nage, c’était vraiment un super mariage. Quelle heure il est ? « 22h30 » me répond Loubs mort de rire et aussi intrigué que moi. Ah ben oui, allez, à table, le plat de porc est servi. Discussion, shots et c’est reparti jusqu’à minuit. Là la tradition veut que le gâteau arrive et soit découpé par les mariés. Très joli, ce dernier est fait de crème et de génoise…à la vodka ! Ben ils vont être frais les internationaux ! On se remet à table entre deux depeche mode et quelques aqua, madonna ou Michel Jacques. Mais une nouvelle surprise vient nous rappeler qu’on est en Pologne : le gâteau arrive à minuit quoi qu’il se passe mais on a encore 2 plats salés qui n’ont pas été servis. Que diable, ils le seront après le gâteau, où est le problème ? Là, c’est dur, très dur, ma voisine polonaise me propose de l’accompagner au bar où elle va chercher un mojito pour accompagner le reste DES plats. Vas y je viens mais, mets en deux ma belle, moi aussi, faut que je brûle toute cette nourriture par l’alcool ! 3heures du matin, le repas est terminé depuis une petite heure et demie, j’en suis à mon quatrième mojito et le DJ prononce quelques mots qu’il ne me semble pas connaître « waouw, he said that a french traditionnal song is coming, fantastic » me dit Erika. Cool, c’est quoi cette chanson traditionnelle ? « ahh, ahhh, ahhh, ah ah ah la queue leu leu, ah ah ah la queue leu leu tout l’monde s’éclate, à la queue leu leu » « i swear erika, it’s french, it’s known by every body but in general is forbidden in our wedding » lui dis-je en rigolant. Mais nous voilà tout de même tous en ligne, du plus jeune au plus vieux, nous tenant par les épaules en train de déambuler dans la salle au rythme des mots de Bezu. Et là, serait-ce le quatrième mojito ou la hauteur de mes talons (que je n’ai toujours pas remplacés par mes ballerines, je souhaite que tout le monde le note), mais toujours est-il que je manque de coordination et que je me croûte comme un vieil animal mort, me prenant les pieds dans ma robe : allez au sol la petite française ! Digne autant que faire se peut et la cheville à moitié cassée, je claudique jusqu’à ma table, le sourire aux lèvres, et le genou saignant…je ne saurai que demain que les collants résilles ont donné à ma blessure genoutale un petit air artistique et dessiné de jolis losanges sur ma croûte naissante..Mais à la guerre comme à la guerre, une gorgée plus tard me revoilà partie ondulant langoureusement au son de la voix de Gilbert Montagné et ce n’est qu’avec les derniers combattants, à 3h que nous nous entassons dans le bus qui nous ramène à l’hôtel, heureux pour les mariés et l’esprit plein de ces nouvelles jolies rencontres.

Je vais maintenant faillir à mon objectif et ne terminerai pas le récit de ce week de mariage aujourd’hui. Je m’en vais manger (faut que dé-jetlague mon estomac) et reviendrai vers vous demain, si vous le voulez bien.

To be continued...

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Commentaires
M
pliée de rire !! j'ai vu les scenes comme si j'y avais été ..
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