Où est Charlie ?

9 juillet 2013

Ah, vous m’avez manquée (c’est un vous général, on a dit qu’on se tutoyait maintenant). Pi, il s’en est passé des choses depuis une semaine, j’ai cherché un trésor vainement, découvert que l’été pouvait aussi arriver en région parisienne, suis tombée malade (deux fois), mangé bio et ai découvert pourquoi je n’avais pas d’enfants !

Je ne vais peut être pas tout vous raconte en une seule fois, quoique, on verra bien comment ça vient, donc je commence par le trésor. Samedi dernier, accompagnée de Pou et de trois amis, nous avions rendez-vous à 11h métro hôtel de ville afin de nous lancer dans une course effrénée contre la montre et contre nous-mêmes, à la recherche d’un trésor caché dans le quatrième arrondissement de Paris. Bien entendu, lorsque vers 11h et quart nous réunissions enfin notre troupeau (et oui, je faisais partie des « en retard » mais je n’étais pas la dernière..sifflote…), équipés de nos bouteilles d’eau, de notre plan et de nos neurones quasi tous activés, je m’auto déclarais chef du gang (ben oui, j’avais réservé notre place à mon nom) bon ok, à celui que Pou me prête, mais bon, c’est pareil, régime de la communauté hein, pi lui il n’était déjà quasi plus avec nous puisqu’il s’était déjà mis en mode « je visite et me balade aujourd’hui, je ne vous servirai à rien ». Nous récupérons les indices et nous voilà en quête de l’amour perdu d’un certain Oracle. Chacun se met à lire dans son coin et à élaborer un itinéraire de départ. Et là, c’est déjà le drame. En effet, en échangeant nos premières idées et impressions, nous nous rendons compte qu’il est tout de même très important de connaître le quartier dans lequel se déroule la sainte quête parce que dès la première indication, nos avis divergent (et non, je ne dis pas verge !) et le démarrage lui-même a du mal à trouver son sens. Jean-Yves m’appelle chef (j’adore) sans que je sois capable à aucun moment de prouver que je mérite ce titre, oscillant comme un culbuto entre toutes les propositions de mes co-détectives, Pou ayant toujours lâché l’affaire, tout décidé qu’il était dès le début à nous suivre pour profiter du paysage…Il est 11h45, je suis bien contente d’être en cycliste et tee shirt, il fait déjà 400 degrés ou bien est-ce la frustration et la colère de ne rien trouver qui me donnent chaud ? Mon cerveau protégé par mon crâne lui même chapeauté d’une casquette salvatrice ne répond plus, ça fait une heure qu’on est partis et à titre personnel, je n’ai compris aucun indice, j’écoute mes co-détectives et n’arrive à me décider pour aucune de leurs solutions, chacune me paraissant capilotractée mais n’ayant aucun plan B à leur disposition, il fait chaud (je l’ai déjà dit ?), on piétine, on avance de 200 mètres et recule de 300, on croise des groupes ayant eux aussi leurs indices à la main mais étrangement ils vont dans le sens opposé au notre (ce sont eux qui font fausse route bien entendu), on persiste, on commence à être un peu tendus, on longe les murs pour trouver l’ombre, on se désaltère enfin grâce à ces (putains) de naïades vertes, on se mélange aux 12 326 545 898 touristes qui font la queue sur le parvis de notre dame (hummm, que c’est beau, mais bon, il fait chaud) pour y trouver l’étoile du kilomètre zéro, on interpelle un groupe de détectives ayant les mêmes indices que nous : « vous avez trouvé le pachyderme couleur azur, vous ? » « nan et franchement cette année on trouve ça compliqué » Ah, ben voilà, vous aussi ! y’a pas que nous ! Bon quelle heure il est là ? 13h30 !!!! Nan mais là, c’est bon, on n’a pas le moindre indice, la quête a été évaluée à 2 heures par les organisateurs et nous on est encore là, les fameuses deux heures étant passées. Mais que la vie peut parfois être douce et agréable : nous sommes justement à deux pas (de toutes façons, trois, moi, fallait me porter !) d’un bon restaurant vers lequel nous guident Sand et Jean Yves. Bon, on évite la crise de peu lorsque Pou se casse, outré qu’il est par le fait qu’on nous propose une table pour 4 alors qu’on est 5 (Ok, sur le papier il a raison, mais île de la cité un samedi en plein été..tu veux quoi de plus mec ?)…heureusement que les voisins de table s’en vont à ce moment précis…A table, on décide, afin de retrouver une santé mentale collective, de laisser la chasse au trésor en plan le temps du repas et savourons de copieuses salades à l’houmous (ouais, ça fallait être là pour comprendre) ? Soudain l’heure du dessert nous rattrape et moi, j’ai la révélation : les glaces Berthillon effleurent pour la première fois de ma vie mes papilles vierges de ce bonheur dévoilé ! Que ce soient elles qui m’aient rendue malade ou pas j’m’en fous, je reprendrai le risque s’il le fallait !

Bon allez, on s’y remet, on erre de nouveau, je ne sais pas si mes sous fifres l’ont remarqué malgré tous mes efforts « là les gens, je craque, je ne crois plus en nous, je ne pense pas qu’on trouvera un jour, non, j’vous dis, on devrait s’asseoir et attendre la mort, non, laissez moi là, je vais vous ralentir » mais l’espoir me déserte, j’ai même nommé une nouvelle chef qui ne veut pas du titre, les deux autres disparaissent 10 minutes à la recherche de la boulangerie italienne que nous DEVONS trouver maintenant pour y retirer le 1^er indice ! Je ne compte toujours pas Pou, il nous fait guide touristico-historien, c’est très sympa hein, mais chercher le quartier des meuniers dans le 4eme, tu repasseras et pi nous réciter la biographie totale d’Henri 4 et François 1^er pour nous aider à choisir la rue à suivre, c’est moyennement utile, cultivant certainement mais pas très productif pour notre objectif. Et là, Jean Yves a la révélation, pendant que Guyla relit pour la millième fois le texte indicateur à haute voix en perdant sa ligne (note pour 2014, ne pas oublier les stabilos), il découvre l’échoppe liée au troisième et dernier indice ! Wéééé, on ne sera pas broucouilles ! Votre serviteuse reconnait les personnages des « tontons flingueurs » (oui, faut y participer pour comprendre, mais là, pour notre texte, ça n’a que peu d’importance) et nous décidons de demander à un couple perdu (qui nous avoue être sur le point de se séparer à cause de cette quête alors qu’ils viennent juste d’obtenir le droit de se marier) d’échanger des informations avec nous, Pou se roule en boule peste et nous traite de tricheurs sans âme (ouais, et ??? Dans notre monde ça s’appelle la solidarité ! Pan, dans tes dents), mais tais toi donc malheureux : ils ont trouvé le pachyderme eux ! On remonte les indices, jusqu’au premier, puis vite, le deuxième que nous partons chercher JY et moi, au péril de nos petons bien meurtris, obligés de nous plier à un jeu des 7 erreurs en toute hâte (ah ouais, on vous avait pas dit ? Clôture de la quête à 15h30, il est 15, on n’y arrivera jamais !) Et en effet, nous rejoignons le lieu où Oracle avait perdu son amour à 16h15. 45 pettes minutes qui nous dépossèdent du bonheur de recevoir le sourire chaleureux et admiratif de l’organisatrice, cette dernière étant déjà à la mairie du 4^ème, en train de remettre les prix aux gagnants. J’en chialerais. J’ai chaud, juste à côté de notre point de ralliement où plus aucune âme ne vit, les jardins de Saint Paul. Nous fournissons un dernier effort afin de gagner ce havre de paix et nous désaltérer à l’ombre, en repassant notre journée pour arriver à la conclusion que, ouais, on a été nuls mais les indices étaient compliqués et puis, une fois de plus, on a bien ri, on s’est baladé et à l’arrivée : On a passé une nouvelle bonne journée !