Help, i need somebody...

Je t‘ai déjà dit que Pou, nostalgique des villages de son enfance et de l’époque où il entretenait le potager grand paternel durant les mois estivaux, avait installé 4 jardinières sur le bord de nos fenêtres dans lesquelles il a élevé avec plus d’amour que le monsieur de Lou Perac n’en donne à ses chevreaux (et en comparaison avec celui qu’il peut me donner, je ne te raconte même pas) des salades, des bébé carottes, des radis, du basilic et de la menthe ?

Bon ben, je te le dis. Belle maman lui ayant indiqué comment pallier le manque d’été que nous avons affronté jusqu’à il n’y a pas longtemps, v’la t’y pas que de la verdure a commencé à apparaître, des feuilles se former et des fanes pointer le bout de leur nez. Pou a vécu une nouvelle grossesse, s’enquérant chaque jour auprès de moi, lorsque je rentrais plus tôt que lui, de la couleur de ses feuilles. Un peu de persévérance, beaucoup de soins et une arrivée du soleil plus tard, nous sommes dimanche dernier. Un midi comme tous les autres où cependant notre vie a failli changer. Nous avons été à deux doigts de nous laisser pousser de longs cheveux sales, entortillés en dread locks pouilleuses qui dégoulineraient le long de nos épaules, elles mêmes couvertes de tee-shirts qui grattent, en chanvre pure facture, voire en jute véritable, encore souillée de traces de pommes de terre pourries. Nous étions à ça de retrouver nos amis, tous les après midi lorsque nous sortirions nos chèvres, le long du canal, pour jouer aux boules et tremper nos pieds ensandalés dans la Marne offerte. Nous avons failli lancer des pétitions dans le quartier pour demander de réduire l’utilisation d’eau chaude à une seule douche hebdomadaire voire deux en été. Notre chat a senti l’appel de la forêt résonner en lui, je me suis vue changer de prénom pour devenir Fleur et appeler Pou tel que je le voyais alors : Lumière spectrale. Oui, nous avons penché vers le côté obscur de la vie : le Bio ! Pourquoi ? Parce que dimanche midi, rassuré par mes propos rassurants (y’a une logique) sur la beauté de ses plantations et de leur potentielle maturité, Pou a cueilli deux de ses salades et la moitié des radis (les carottes et les herbes, on va attendre un peu, on a failli sombrer dans le bio, je pense qu’il nous faut faire gaffe). J’ai déroulé une pâte Herta (ouais, comme on n’avait pas fait pousser notre propre blé pour faire notre farine, j’ai cédé à la facilité), l’ai enduite de sauce de tomates écrasées, recouverte de fromage de biquette et arrosée d’huile d’olives, de jambon et de fromage rapé avant de l’enfourner pour quinze minutes. Juste le temps pour moi de laver les salades, pour Pou de gratter et nettoyer les radis et nous avons dégusté un repas hand made qui a régalé nos papilles. Alors tu comprends maintenant pourquoi j’ai failli sombrer ? Juste failli parce que, sans qu’aucun rapport de cause à effet n’ait pour le moment été prouvé, j’ai passé la nuit à me tordre de douleur, le ventre vrillé par des coups de poignards, le matin suivant m’ayant accueillie délestée de quelques kilos superflus…

Quoi qu’il en soit, il nous reste les carottes et la menthe (le basilic ne semblant pas prêt à se faire dévorer). J’ai peur, hier midi j’ai même déjà acheté des sabots (à talons miss, sinon, je t’en aurais pris aussi…message personnel..) et je ne sais pas si je vais me laver les cheveux aujourd’hui. Aidez moi, je crois que Pou n’est plus apte…

Comments

[mimobimbo]

no pasaran , gardarem lou larzac !!!



peace and love ma soeur ....