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Journal d'une femme enfant
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1 novembre 2013

Mes amis, mes amours...

Je suis « en couple » depuis que j’ai 14 ans…Les hommes, les garçons que j’ai rencontrés, fréquentés, aimés, utilisés m’ont accompagnée durant plus de 20 ans. J’ai été quittée une fois et nom de dieu que ça fait mal, sinon, mes histoires se sont suivies, remplacées ou étiolées toujours de façon souple et douce. De toutes les moitiés que j’ai eues, aucune n’était un accident, aucun « mec » sur ma route n’a pas laissé de trace. Un seul a un visage mais pas de prénom. Je les ai tous aimé pour quelque chose, je suis un cœur d’artichaut tout mou.

Laurent a été mon premier bisou sur la bouche, on se cachait derrière les tapis de saut en hauteur et on se bécotait, un peu parce qu’on en avait envie, un peu parce qu’on était très très amis et qu’on s’est entraînés l’un sur l’autre, un peu parce qu’on est devenus des grands côte à côté et que c’était écrit. Nos appareils dentaires se sont accrochés, comme dans les films romantiques sauf que nous, on avait une aventure secrète pour pas que nos copains nous charrient et qu’on a dû se débrouiller tous seuls pour nous dépatouiller de cette situation même pas gênante mais plutôt marrante. Laurent et moi nous sommes fréquentés pendant près de 10 ans, en ressortant de temps en temps ensemble, juste comme ça pour la nostalgie, mais surtout en partageant les mêmes amis du club de sport. Il était érudit et m’impressionnait en lisant les hiéroglyphes dans les musées.

Arnaud a été le premier à m’aimer pour de vrai avec des mots et des actes, il voulait mettre le feu au collège dans lequel je rentrais parce qu’on n’y serait pas ensembles. Trop chou. Mais quelques rues ont eu raison de notre avenir de conte de fée. Il a été mon premier enfant de star puisque son papa était présentateur du journal de FR3 (oui, France 3 de l’époque pour les lecteurs de moins de 30 ans !)

Olivier a été le premier sur bien des points, le premier que j’ai cru aimer, le premier à me demander en mariage, le premier que j’ai quitté comme une grosse merde (désolée…) le premier que j’ai revu après que l’on se soit quitté et avec qui j’ai trompé quelqu’un et le premier à m’avoir fait ressentir le pouvoir qu’on peut avoir sur quelqu’un et que quelqu’un peut avoir aussi sur soi. Il m’a appris beaucoup, surtout à ses dépends et des années plus tard, lorsque je l’ai rencontré par hasard, il était en couple avec la première chérie de mon petit frère : bizarre.

Fred a été mon premier record de durée (cette phrase est idiote, mais pour moi elle veut dire beaucoup, je me voyais bien faire ma vie à ses côtés) mais il n’a pas été le premier à porter son nom, quelques années avant j’étais déjà sortie avec son homonyme, dans un vieux frigo industriel, pendant que nos petits frères respectifs jouaient à cache cache avec nous, dans le dos de nos parents. Fred, revenons à lui, m’aimait énormément, mais il lui a fallu du temps pour s’en apercevoir. Comme j’ai été plus perspicace, j’ai tout fait pour lui en faire prendre conscience et il a été le premier pour lequel je me suis détournée de plein de choses que j’aimais, juste comme ça, en me proposant de le suivre sur une autre voie, celle qu’il avait choisie, sans rien me demander, juste parce que je voulais tellement lui plaire que j’aurais tout lâché pour lui. Fred m’a fait découvrir cette new wave, ce rock des années 80 que j’aime toujours tellement aujourd’hui, les jeux de rôle, la cigarette, les poèmes et les élans romantiques. Il m’a déclamé et prouvé son amour sous toutes les formes, il a quitté sa famille pour me suivre, j’ai choisi les études pour le voir le plus souvent possible. Il était doux, dévoué, passionné, aventureux, sexy, chevelu, drôle, plein de qualités. Et je l’ai trompé. Souvent. Je ne sais pas pourquoi, peut être parce qu’il débordait d’amour et que je n’avais pas appris la leçon avec Olivier. Je lui ai dit (c’est plus facile de se soulager l’esprit que de garder ça pour soi, espèce de lâche). Il a encaissé, je lui ai voué un respect incroyable et mon amour s’est amplifié et puis un jour il est parti à l’armée (le jour de nos trois ans…) et à l’aéroport m’a annoncé que c’était fini, pour toujours, qu’on devait faire un break. J’ai hurlé de douleur, crié de tristesse, pleuré de manque et lui ai écrit les lettres les plus dévouées qu’il ait été donné de rédiger. J’ai dépensé des francs et des francs de téléphone (chut, c’était en 1994) pour essayer de lui faire comprendre son erreur. On s’est revus,il était beau, je m’étais faite belle, mais c’était fini. Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis…

Mais lors de quelques jeux de rôles, Fred m’a présentée un duo d’amis avec qui il peignait des figurines. Laurel et Hardy m’avait il dit. Un petit trapu, Olivier, avec qui je suis sortie quelques mois après notre rupture définitive et qui a été mon premier bouche trou, mon premier « mec médicament », et un grand tout maigre, Pou qui contre toute attente, n’a pas été le premier sur beaucoup de points mais qui je l’espère sera le dernier avec qui…Pou a été mon premier amour véritable et réciproque, mon premier mari (…), le premier à réussir à me faire passer par des montages russes émotionnelles aussi facilement, le premier que j’arrive à avoir envie de molester souvent mais je me convaincs de préserver pour ressentir ce petit truc au fond du ventre si agréable quand on est complices tous les deux. Le premier avec lequel j’ai « fait un break » (de 5 jours hein…), le premier avec qui j’avais envisagé de faire un bébé jusqu’à ce que je me rende compte qu’on n’en voulait pas en fait, ni lui ni moi. Le premier que j’adore écouter (j’adorais…soyons honnêtes, aujourd’hui ça a le don de me mettre sur les nerfs) me donner des leçons : d’histoire, de géo, de vie, de philo, il me subjuguait avec ses opinions (aujourd’hui on les confronte et on finit quasi toujours pas s’affronter..c’est autre chose, ni mieux ni moins bien, mais sacrément différent). Le premier avec l’ex et la fille duquel j’ai dû composer. Le premier avec lequel la passion amoureuse des débuts (en plus épicée par des cachoteries) a su laisser la place à un amour du quotidien qui fait moins rêver sur le papier mais qui permet de franchir des caps, des étapes et de réussir à durer sur le très long terme. Et surtout, c’est le premier de qui je porte (parfois) le nom pour être Madame Pou, le premier dont j’ai envie de dire que j’espère qu’il sera le dernier. J’espère qu’on sera chacun pour l’autre le dernier à embrasser, le dernier à aimer, le dernier de qui être aimé, le dernier avec lequel rire aux éclats, le dernier avec lequel faire des projets...Mais pour ça on va utiliser toutes nos ressources, physiques, humaines et économiques et tout le temps dont on dispose à construire un peu tous les jours des moments plus beaux que ceux de la veille.

Bref, des mecs j’en ai eu quelques uns et je suis restée en bons termes avec la plupart d’entre eux, certains en même temps que d’autres, certains juste dans la foulée du précédent, mais chacun m’a apporté un peu de lui et l’air de rien, c’est aussi avec eux que je me suis construite jusqu’à aujourd’hui et que je suis devenue cette femme enfant qui vous écrit régulièrement ses tribulations.

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  • Écrire, faire vivre de vraies ou fausses "histoires vécues", vous faire rire, sourire et réagir, assumer mon désir d'écriture et ma folie des mots. Voilà ce que je souhaite obtenir par le biais de ce blog. Et si en plus ça me permet d'être reconnue...
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