Crise de foi

2 mars 2014

J’ai des amis, des vrais, des qui m’aiment et que j’aime (les deux en même temps hein), des que je ne changerais pour rien au monde, des qui m’acceptent et que j’accepte tel qu’ils sont et telle que je suis, c’est-à-dire des dont je vois les défauts et qui connaissent aussi très bien les miens. Bref, des êtres humains imparfaits. Comme tout le monde. Et puis il y a cette jeune femme, cette ancienne collègue que j’ai eu plaisir à découvrir et rencontrer il y a quelques années. Je crois qu’elle n’a pas de défaut. Sérieusement. A l’exception de ses initiales qui laissent vraiment à désirer, rappelant les heures noires de l’Allemagne des années 40, tout ce que j’ai vu d’elle ne respire qu’intégrité, gentillesse, intelligence, bonté et sincérité. Alors bien entendu, on n’est pas amies, je ne connais d’elle que la partie visible de son iceberg personnel, mais cette partie me semble impeccable. Re-bien entendu, elle est peut être chiante, lourde ou elle a peut être les pieds qui puent, mais sont-ce vraiment des défauts compliqués à accepter ? Bon, en plus, elle est belle de dehors. Je parlais d’elle la semaine dernière avec une autre de mes collègues et nous revenions sur son fond. Sur la femme qu’elle est, forte, capable, volontaire, bonne, altruiste en regrettant de ne pas croiser plus de belles âmes comme la sienne plus souvent. Si je vous parle si brièvement d’elle et si je l’élogie comme ça (ouais, j’ai décidé que ce mot existe), c’est juste parce que ces dernières années, ces derniers mois, ces derniers jours, je me suis rendue compte que ma foi en l’homme décline. Que je vois plus souvent et plus facilement les côtés sombres de mes congénères, leurs lacunes, leurs mauvaiseté et les conséquences malheureuses de leurs actes ou de leur immobilisme. Et cette belle trentenaire (qu’on soit bien clairs hein, elle est belle mais je n’ai aucune envie de la pécho dans un coin hein, quoique, si en plus elle savait masser, je pourrais tomber amoureuse…j’espère ne jamais avoir à tester sa dextérité digitale, nan, nan, trop dangereux…) revenons à nos moutons : reparler d’elle m’a remonté le moral. En effet, elle gravit professionnellement les échelons et occupe aujourd’hui un beau poste à responsabilité. L’espoir existe donc, on peut être bon et réussir.

Cette introduction un peu dramaqueenesque (le monde est moche mais la lumière passe toujours entre les nuages) étant passée, mes amis aussi sont des gens bons (ne lisez pas cette phrase à haute voie, ça fait gag des années 80, voilà, bien fait, je vous avais prévenus) (ah, tien, je t’ai revouvoyé, non, je reviens au tutoiement, on est trop proches maintenant pour revenir en arrière) donc mes amis, disais-je, sont les héros de ma vie, je ne souhaite surtout pas les dévaloriser. Eux, (comme moi, d’ailleurs hein, je ne serai jamais celle qui jette la première pierre, je crois d’ailleurs que je ne serai jamais celle qui en ramasse une…) avons choisi de ne pas nous investir dans les mêmes causes, les nôtres sont beaucoup plus personnelles et égoïstes, nous n’avons pas décidé de nous lancer dans le changement du monde et préférons diagnostiquer et voir évoluer son état autour d’une bonne bière ou d’un coca, et nous le faisons d’ailleurs très bien. A partir de maintenant (peut être jusqu’à tout à l’heure seulement, mais ce sera toujours ça de gagné), je décide donc de voir le bon côté de la vie. De croire en tous les gens que j’aime ou que j’admire, d’être persuadée que ce monde peut changer en bien. Même si je ne prends pas les rennes pour le rediriger de mes propres mains, certains peuvent encore le faire et je crois en eux. Jusqu’aux municipales. En général les élections me redonnent la haine contre le genre humain..mais bon, fin mars est un autre jour !

Posté par Fificlap à 21:00 - Commentaires […] - Permalien [#]