Opéra-tion Mozart

Je suppose qu’à force de vous rebattre les oreilles avec cette information, vous aurez souvenance que je viens d’avoir 38 ans. Et à 38 ans, quand on habite Paris (oh, ça va hein, juste à côté, c’est tout comme, ne fais pas ta bégueule, toi, si si , toi, je sais que tu moques !) donc quand on habite à côté de Paris, qu’on est pas trop idiote, qu’on a un minimum de culture et d’éducation, qu’on aime bien sortir et qu’on est un minimum curieuse bref quand on est moi, on se décide à prendre une résolution de nouvelle année plaisiro-compatible : cette année je vais à l’Opéra. Pou plus de sécurité, on fait ce vœux avec une coupine pareille et on se garde bien d’en faire d’autres, celui là étant théoriquement réalisable, ça voudra dire qu’on a tenu 100% de nos résolutions en 2014.

Et nous voilà épluchant tous les programmes de l’Opéra Garnier (ben ouais, quitte à la faire on vise l’excellence) et Bastille. Et nous voilà découvrant tour à tour que l’opéra connu (oui, je suis obligée de préciser que nous devions trouver un connu, notre culture musicale étant plutôt du côté de Goldmann, Queen, Eurythmics, Depeche mode ou autre Nirvana, il nous fallait un opéra dont les meilleurs extraits avaient au moins été utilisés dans une pub pour un savon d’hygiène intime ou une compagnie d’assurance), ouh la la, je ne sais plus où j’en étais. Ah oui, découvrant donc que d’abord ça dure 3 heures en général (y’a même un forfait parking à l’Opéra Bastille « soirée opéra : 6 heures de stationnement »..) et qu’en plus ça coûte un rein et demi, nous décidons de chercher un œuvre hyper facile d’accès, pas trop longue, connue de façon à ne pas nous dégouter de l’opéra pour notre première.

En recherche infructueuse depuis janvier, Cocazero m’a proposé de tenter un compromis hier : une interprétation de la flûte enchantée (ouais, ça, va, moi aussi je savais que c’était Mozart) avec les passages les plus emblématiques chantés et l’histoire jouée comme une pièce, en carré Or, pour la modique somme de 2 heures assises au théâtre des variétés. Banco, trop cool !

On récupère nos billets, on se mange un bout en vitesse avant, histoire de ne pas gargouiller pendant, on boit un petit soda servi par des personnes déguisées (ben c’est pas vendredi gras, malgré le contenu de nos assiettes, c’est la fête des voisins, aucun rapport) et on arrive pile poil dans le hall. Tamponnage de billets, donnage de pourboire et accès à nos places. Waouw, trop classe 1^er rang de balcon, face à la scène. Et c’est là que le drame s’est produit. On enlève nos vestes et de toute évidence nous rendons compte que nous n‘allons pas pouvoir toutes les deux entrer dans ces fauteuils.  A notre regard, ma voisine de siège, plutôt menue, me lance un « et pour les jambes, c’est pareil, une fois assise on ne peut plus bouger ». Ah merde. Finalement deux heures c’est peut être un peu long ? Courageuses et aventurières, nous nous incarcérons dans nos sièges et nous laissons porter par les violons, les hautbois et attendant presque résonner les musettes, mais c’est pas de saison. Je ne nie pas que de temps en temps il nous fallait nous donner un grand coup de pied dans nos tibias respectifs ou un beau coup de poing dans le gras de la cuisse pour vérifier que le sang y circulait toujours mais c’était sympa. Vous voulez que je vous raconte ? Ok, mais j’ai une mémoire très approximative en ce qui concerne les prénoms, je vous propose donc ceux que j’ai cru entendre. Ils sont des sortes de sosie de noms de personnages et de toutes façons, ça ne nuira pas à votre compréhension. Allez, je rassemble tous mes souvenirs et je vous fais ça après manger !