Femme des années 80 !

Je suis née en 1976 et je réfléchissais hier aux principaux souvenirs que j’ai aujourd’hui. Quels sont les moments qui me viennent naturellement en tête lorsque je repasse le court métrage de ma vie et malheureusement, la mémoire n’ayant jamais été ma qualité principale, j’ai dû me plonger dans les albums photos (que, telle le Golum moyen, je considère comme mes précieux : si ma maison brûle, je pense que je me jette dans les flammes pour sauver mon ordi et mes albums photos…). Bref grâce à ces bouts de papier glacés, je me suis souvenu de tout : de grands moments de rire, de quelques grosses tristesses et de comment j’ai évolué dans la vie.

J’aime regarder ces vieux albums, pleurer devant les images. Je suis quelqu’un de très nostalgique, si j’aime profiter du présent, j’aime également le passé, lorsque je vous parlais de ma montre à voyager dans le temps, ce n’est pas pour rien, je rêverais à la fois de pouvoir aller de nouveau vivre ces bons moments et tenter, comme une bonne Marty Mc Fly même si je connais les règles, de changer quelques décisions pour voir ce que ça donnerait…

Et l’une des ces premières décisions ce serait d’interdire à ma mère de m’acheter cette jupe en tissu satiné matelassé rouge avec ceinture élastique intégrée à l’effigie de Minnie !! Oui, nous en avons souvent discuté avec mon frère et si la façon dont nos parents nous ont éduqués a fait de nous des adultes polis et respectueux, l’esprit ouvert et autonomes, ça a transformé les enfants et adolescents que nous étions en robots sans la moindre trace de rébellion, soumis aux goûts et couleurs de notre mère (jusqu’au jour où...) et on a beau dire : nos avis n’étaient pas souvent en accord et je me demande si certaines de ses punitions n’étaient pas exécutées à notre insu dans les rayons textiles de certaines grandes surfaces...

Oui, parce que je n’ai pas entamé ce post par « je suis née en 1976 » juste pour vous rappeler que j’ai 37 ans. Non, je suis passée à travers de grandes époques vestimentaires, capillaires, musicales et même en matière d’humeur  j’ai souvent été influencée par mes rencontres et me suis développée et suis devenue celle que je suis au contact des autres. Extraits choisis et liste non exhaustive.

A Montpellier je me souviens du chat mangeur d’homme de ma grand-mère (si on cherche un peu je suis sûre que le chat de Pou que je subis aujourd’hui provient de la même lignée) et je revois la photo de mariage de mes parents : col pelle à tarte pour mon père qui devait avoir pour objectif de tenir les gens à distance tant le risque de perdre un œil était grand, peut être même que le costume était en velours côtelé et robe blanche avec bibi assorti pour ma mère.

Jusqu’en  78, aucun souvenir réel, juste quelques photos de fesses de bébé qu’on a envie de croquer, du soleil et des grands parents que j’ai du mal à reconnaître tant ils sont jeunes et fringants. Non pas qu’ils ne le soient plus aujourd’hui mais bon…91 ans pour la plus jeune, ils ne font plus de soirée mousse tous les samedis non plus en ce moment hein …

78, ah, là y’a du nouveau, y’a un autre bébé aux fesses charnues qui apparaît sur les photos alors que moi je passe de plus en plus de temps habillée (mouais, bizarre hein quand on sait le temps que je passe cul nu aujourd’hui…). Mon bébé frère, que je tiens dans mes bras tout le temps, par la main, cachés tous les deux dans ma tante Barbie, bref, rien sur la face cachée de l’iceberg : et c’est peut être mieux ainsi, j’aurais pu finir en maison de redressement pour mauvais traitements …

Tout commence bien avec une chambre chacun, une salle de jeu, un tableau aimanté pour jouer à la maîtresse et martyriser mon frère, un nounours immense plus grand que moi. Des légos partout, des majorettes (les voitures hein suivez, on vient de faire un bon en 1980) à friction dans tous les coins et surtout, surtout, surtout : la machine à imprimer qui sent l’alcool ! Celle que nous avons tous rêvé d’avoir, moi je l’ai eue, j’ai pu intoxiquer mes petits poumons pas encore fumeurs en sniffant ces pages presque humides qui sortaient de ma rotative manuelle ! Hummm, j’en sens encore l’odeur et je toussote de plaisir ! Dans nos moments calmes, nous nous asseyons à nos bureaux en bois, et je lisais le dernier épisode de Martine à haute voix, pour couvrir les chansons de Chantal Goya qui sortaient du mange disque Rouge de mon frère. Oh ça va hein, j’ai 3 ans de plus que lui, ch’uis plus un bébé : moi je suis allée la voir au zénith dans le soulier qui vole Chantal !

Vient ensuite la photo de mes 10 ans, autour d’une table ronde, accompagnée du premier petit bonhomme à qui j’ai brisé le cœur (Arnaud), je ris de toutes mes dents, les incisives bien écartées. Et Dieu sait qu’on les voit bien mes dents puisque mes cheveux ne font pas rempart : ils sont dressés sur ma tête en un palmier défiant les lois de l’apesanteur maintenus par le chouchou orange le plus fluo de la création ! Ceci dit la petite copine à ma droite a revêtu son plus beau tricot (oui, à cette époque c’est un tricot) bleu marine à bandes rouges horizontales…

Ensuite ce fut un défilé de body à cols roulés (mon dieu j’en ai eu 1000) que je mettais avec des fuseaux noirs (j’ai été sylphide et je pouvais tenter l’association qui me serait fatale aujourd’hui, qui serait fatale à quasi tout le monde d’ailleurs, alors ça va hein !), je courrais tous les samedis avec mes baskets Lotto et tous les dimanches, devant Jacques Martin, nous dinions d’un chocolat au lait et tartines (encore une fois, qu’on nous jette la première pierre). Et là j’ai découvert Corinne Charby, Phil Barney, Sabine Paturel... J’ai acheté en voyage scolaire à Londres mes deux premiers albums avec mes propres sous (des francs, les gars, des francs..d’ailleurs non, des livres, j’étais à Londres, la loose) : la cassette de simply Red avec le fameux it’s only love  et celle de Phil Collins avec Another day in paradise (si certaines erreurs chronologiques se sont glissées dans cet étalage qualitatif de la pop française, je vous remercie de bien vouloir être magnanimes et passer cela sous silence !).

Retour de voyage scolaire, première envie de faire un bisou à un garçon : premier vent ! Je change de look, cet échec sera le départ d’une nouvelle vie : J’attaque les tee shirts waikiki en taille 4XL, les jeans neige (mon dieu, j’en ai des hauts le cœur) et je fais quelques caprices non fructueux pour obtenir des Doc Martens. Le deuxième chéri à qui je brise le cœur m’offre un sac chevignon et je trouve ça moche !

Départ en Corse, là adolescente non rebelle je change de fréquentations : Madness, Téléphone et Depeche Mode arrivent dans ma vie et n’en sortiront plus. Le noir devient ma couleur et je me fais chopper par mon père, mon frère à l’arrière de sa moto, avec ma première clope à la main : drame, scandale et on passe à autre chose. Jeux de rôles, écriture de poèmes noirs et première histoire d’amour rythmée par The Cure ! Le look est simple, pantalons noirs, tee shirts noirs et parfois même, je mets un peu de rimmel dans l’ascenseur après être sortie de chez mes parents (waouw, trop délinquante).

Mon frère (désolée, mais là c’est pour toi, à cette époque, c’est plutôt super drôle avec TON look ) parcourt les forêts corses avec son jogging violet (ou mauve , je ne sais plus) au haut vert ! Ses lunettes lui mangent la moitié du visage alors que moi ce sont mes cheveux filasses et tristes qui entourent une face qui se veut tout le temps désabusée…

Bref je suis née en 1976 et après vous avoir écrit tout ça, je me rends compte que mes expériences vestimentaires ne se sont pas arrêtées à l’adolescence et surtout que malheureusement (et je sais que certains d’entre vous en ont fait les frais) je ne suis certainement pas au bout de mes tentatives capillaires …rouge, frisée, court, trop long, méchés…j’espère un jour trouver ! (les pires extraits sont sur papier, jene peux donc pas vous les mettre en illustration : lucky you !)