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Journal d'une femme enfant
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14 juillet 2014

L'ALAT ou comment contrarier une vocation

Il y a des années de cela, dans une quasi autre vie,  je devenais l’assistante d’un chef d’agence à défaut de trouver un emploi qui me correspondait vraiment et qui collait à ce que j’avais pu apprendre durant mes études. Le même mois, j’obtenais la possibilité de quitter mon sud natal pour une promotion en région parisienne et j’atteignais la phase deux de recrutement pour un poste auquel j’avais postulé dans la marine.

Un peu perturbée par ce double choix, je décidai que l’armée m’ayant toujours attirée et la région parisienne puant un peu du cul de la météo, j’allais mener un peu plus loin mes investigations vers l’uniforme. Lors d’un évènement organisé pour promouvoir ces métiers de la défense, j’enfilai mes plus beaux atours (et à l’époque, on ne peut pas dire que la pudeur m’étouffait) et, accompagnée de Pou, partais me renseigner sur le corps et le corps de métier qui me conviendrait le mieux.  Au détour d’une tente, un uniforme et un blason me sautèrent aux yeux et au cœur. Là, c’est là que je voulais aller. Je me retourne vers Pou, des étoiles dans les yeux et lui dis « viens on va voir ici». Il sourit, se campe sur ses jambes, croise les bras et hoche la tête gentiment. « Bonjour monsieur » dis-je poliment au gars assis devant moi « ce serait pour des renseignements ». Le militaire me regarde, jauge ostensiblement mes bottes noires en peau, passe assez rapidement sur mes cuisses pour arriver un peu moqueur sur ma mini jupe et bloque carrément sur mon haut en mohair rose pour passer sans le moindre intérêt sur mon visage et s’adresser à un être imaginaire qui se situerait une 20aine de centimètres au dessus de mon crâne « ouais, vous voulez savoir quoi ? ». Alors que j’allais répondre un peu vexée que j’étais là, à hauteur de son torse j’entends la voix de mon Pou « Non, non, c’est pas pour moi, c’est bien pour elle ». Et le militaire d’éclater de rire. Pas juste sourire, hein, éclater de rire. « Mais ma p’tite dame (j’avais 25 ou 26 ans à cette époque bénie), c’est la légion ici, les p’tites jeunes filles dans votre genre c’est en face ».

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Vexée, je traverse l’allée, Pou n’arrivant pas à effacer le sourire moqueur qui lui déforme le visage,, sur mes talons et me dirige vers le bel hélicoptère posé en face, élégant, imposant, majestueux. C’est là que je veux aller, en plus c’est une femme qui accueille les gens. « Bonjour madame, pourrais-je avoir des renseignements sur votre corps et les modalités d’intégration ? ». Une bonne demie heure après, je sais tout de l’ALAT et j’ai envie de les rejoindre, de mettre mes compétences au service de mon pays et des tous les hélicos que je pourrai croiser et là, l’officière recruteuse me demande quels sont mes diplômes. Je lui réponds et quelle n’est pas ma surprise lorsqu’elle me dit « ouh la la, mais c’est beaucoup trop pour nous, vous allez vous faire chier. Essayez plutôt Couet quidan (je ne sais pas comment ça s’écrit), ou une autre école d’officiers. Ceci dit avec ce niveau, pourquoi vous n’essayez pas plutôt le privé ? ». Ah ouais, officier recruteur donc…Je suis rentrée dégoutée chez moi et j’ai continué mon processus de recrutement pour la marine, direction Toulon. Mais là, je suis à la bourre, je vous raconterai ça une autre fois…

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  • Écrire, faire vivre de vraies ou fausses "histoires vécues", vous faire rire, sourire et réagir, assumer mon désir d'écriture et ma folie des mots. Voilà ce que je souhaite obtenir par le biais de ce blog. Et si en plus ça me permet d'être reconnue...
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