le maillon faible
Bon, là, je touche le fond. Ok, j’invente certains mots et quelques expressions en toute connaissance de cause, justement rassurée sur mon niveau de français par cette conscience de le maltraiter parfois, mais là, mes amis, là, j’ai été lamentable.
Après avoir testé un resto très à la mode ne prenant pas de réservation, en gros, après être allée manger à 19h30 avec des copines, un vendredi soir, comme des vieilles (mais surtout après avoir découvert la sensation orgasmique de la stracciatella fumée et fondante dans ma bouche, la douceur du jambon de parme affiné 24 mois, le goût fruité d’un rosé transalpin, l’explosion savoureuse des pâtes aux épinards et gouté la ricotta sur leurs pizzas) bref, après m’être éclatée et avoir rigolé avec les nanas pendant quelques heures, nous sommes allées profiter d’un courant d’air salvateur dans un petit bar à proximité.
J’aimerais pouvoir vous dire que j’ai bu, que je me suis même alcoolisée plus que de raison afin que ce qui suit ait une explication, pas très glorieuse mais une explication tout de même, mais non : lorsque l’une de mes amies (t’as vu, amie, je préserve ton anonymat) a dit « ben tu lui doiras les sous à elle. Oups, carrément alors, je ne sais plus parler du tout alors » et que je lui ai répondu « rhooo, ça va ne te flagelle pas trop non plus, « tu lui doiras les sous » tout court, y’a pas grand monde qui aurait noté la redondance ». Et là mes deux amies, bouche bée, attendant que je sourie, que je leur dise que c’était une blague mais non. Rien, je ne comprenais même pas pourquoi elles avaient cet air choqué. « tu rigoles là non ? » « Quoi ? » « DOIRAS » « Opitainggggg, ah ben oui, ça ne m’a absolument pas perturbée, doiras me semblait bon ». Et depuis vendredi, je me rends compte que le verbe devoir sonne presque mieux à mes oreilles écorché que justement conjugué. Ca craint. Mon cerveau s'est liquéfié et je dois redresser le cap. Je m’engage solennellement à essayer de reprendre le taureau par les cornes et à retrouver mon niveau ou alors je m'en remets à tous les saints de notre dame..
Faire exprès est une chose, se rendre compte qu’on sombre dans l’analphabétisme en est une autre...ou alors, je me lance dans la téléréalité...je te tiens au courant mon cher lecteur.