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Journal d'une femme enfant
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27 décembre 2014

Une fois n'est pas coutume

J’aime quand un plan se déroule sans accroc, comme Hanibal Smith (les plus vieux comprendront), quand tout est programmé et qu’aucun grain de sable ne vient bloquer les rouages d’une soirée ou d’une semaine prévue pour être parfaite, mais j’aime également beaucoup les surprises, l’improvisation, l’imprévu (dans le bon sens du terme hein, me retrouver à chercher un serrurier le 26 décembre je dis non). Et dans ma grande folie, j’ai épousé l’homme le moins surprenant et le plus plan plan que la terre porte et il assume totalement cette inflexibilité dans la tradition. « on ne change pas une équipe qui gagne » ou  autre « c’est dans les vieux pots qu’on faIMG_0139it les meilleures soupes » sont deux de ses maximes préférées (je vous ferai un jour la liste des phrases clés de sa vie, mais ce sera l’objet d’un autre post). Et aujourd’hui, nous sommes samedi. Et le samedi, quand on a eu la chance de dormir bien un peu longtemps, on se fait un petit resto le midi. Mais là, ça doit faire deux mois que tous les samedis, mon cher et tendre Pou m’invite à la crêperie à côté de la maison. Bon, elle est très bonne, la serveuse extrêmement agréable avec nous et la carte est suffisamment fournie pour ne pas manger deux fois la même chose même 8 fois d’affilée mais de temps en temps, j’aimerais bien tenter ailleurs. Ce à quoi Pou me répond « oui, mais là on sait qu’on va se régaler, on risque gros (gros, je vous assure, il lui est arrivé de dire et de penser gros) à aller ailleurs où si ça se trouve, on ne trouvera pas ce qu’on cherche ». Bref, en gros, le samedi, si on était capable d’arriver toujours à la même heure, je suis quasi sûre qu’on aurait « notre table » et, fidèle à sa ligne de conduite, Pou, qui, contrairement à d’autres goinfrettes (je sifflote au passage), a du mal à manger deux crêpes d’affilée, termine son repas par une glace digestive : Jet 27 et boules menthe chocolat.

Nous voilà donc aujourd’hui entre le plat et le dessert. Je suis en train de commencer à digérer ma crêpe courgettes, œuf, jambon, la serveuse vient de nous amener la carte des desserts, j’attends qu’elle revienne me dire avec quel vinaigre le chef a fait la vinaigrette que j’ai trouvée excellente (moi qui déteste le vinaigre d’habitude) et Pou me regarde, un sourire en coin. Il a sorti la carte des glaces et je vois qu’il attend que je lui pose la question. Je résiste. Entre temps, la serveuse m’informe que c’est du vinaigre de cidre fait par le chef lui-même qui, comme on est de très fidèles clients nous offre une petite bouteille de sa concoction…Je vois Pou presque hilare sur sa chaise. Allez, je vais lui faire plaisir « alors, t’as choisi ? » « ouais, mais je vais t’étonner » « Quoi ? Tu zappes l’iceberg ? » « Tu verras bien ». Opitaing, il a craqué, il va mourir, il a une maîtresse, ben si, il fait sa crise de la quarantaineIMG_0142 au resto, il a une liaison avec la serveuse…bref, s’il change, c’est qu’il peut changer. Je ne l’en savais pas capable et là, le couperet tombe. La serveuse « madame ? » « Nutella s’il vous plait. » « Et vous monsieur, un Iceberg ? (je mets un point d’interrogation, mais la jeunette avait déjà dû lancer la commande en cuisine, 8 fois sur 8, je ne vois pas comment elle aurait pu voir venir le drame. « Ben non, un planteur givré s’il vous plait » et elle de répondre « Quoi ? Sérieux, vous vous laissez tenter par autre chose ? » et là, on a toutes les deux éclaté de rire devant le ridicule et l’improbable situation. Un client qui change de dessert pour la première fois en deux mois, la pauvrette est perturbée et moi je suis morte de rire, mon homme, peut le faire, mon homme est capable de changement. Je le redécouvre après presque 20 ans d’étude intense ! Bon, ça ne nous a pas empêché de dire à notre serveuse « à samedi » lors de notre départ (d’ailleurs je vais être tout à fait honnête, j’ai fait la blague bourrine du lourdeau de base « à l’année prochaine ! ». J’en suis pas fière, mais je ne peux pas ne pas le faire..) et vous savez quoi en plus, ça lui a plu le planteur !

Allez, je vous laisse, il est bientôt 20h45 et il ne peut plus manger après cet horaire fatidique mon petit Mogwaï donc si je veux partager un bout de je ne sais pas quoi avec lui, faut pas que je traîne…

Bonne soirée et bonapàtous !

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  • Écrire, faire vivre de vraies ou fausses "histoires vécues", vous faire rire, sourire et réagir, assumer mon désir d'écriture et ma folie des mots. Voilà ce que je souhaite obtenir par le biais de ce blog. Et si en plus ça me permet d'être reconnue...
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